Olivier Marchal est un cinéaste atypique, ex flic reconverti dans le
cinéma. Pour n’importe qui ce retournement de veste professionnel aurait put
mener droit dans le mur. Heureusement pour le monsieur il possède un bon coup
de volant et continue depuis son premier film à lentement mais sûrement tracer
sa route dans le milieu du 7e art. Il se crée un nom qui de plus en plus prend son importance dans le
paysage du polar français. Son avant dernier film 36 était un grand pas en
avant dans le renouveau d’un genre partant un peu à l’abandon ces dernières
années. Malheureusement et même avec le talent de Daniel Auteuil, 36 souffrait
d’un énorme déséquilibre : Depardieu ne faisait pas le poids face à
Auteuil. A aucun moment, on en venait même à se demander si au final Marchal ne
s’était pas résigner et avait décider de finir le film conscient que quoi qu’il
arrive il était trop tard pour faire marche arrière. 36 et le segment de daniel
Auteuil trouve ici un pendant dans le personnage qu’il incarne dans mr73. Deux
facettes d’un personnage qui court à sa perte.
Flic brisé par la vie et par les enquêtes qu’il a vécu de l’intérieur Louis
schneider est une bombe à
retardement évoluant dans un univers policier encore
pire que lui. C’est alors que son chemin va recroiser celui d’une jeune femme
qui quelque années plus tôt avait assister en direct a l’assassinat de ses
parents par un tueur en série. Ce dernier par le jeu des remises de peines voit
se profiler l’opportunité de sortir de prison. Une décision que la jeune femme
à bien du mal à accepter. Les parcours de ces deux accidentés de la vie vont
alors se croiser autour d’une histoire laissant planer le doute sur l’identité
du sérial killer qui sévit dans la région au moment où se déroule la rencontre
de Auteuil et Olivia Bonamy…
Ici pas de Depardieu pour plomber le film, Daniel Auteuil est le maître à
bord et cela fait un bien fou au film. Impérial du début à la fin, il donne une
prestance sans faille à un personnage au bord du gouffre et qui petit à petit s’y
enfonce encore plus. Jusqu'à réaliser qu’il est trop tard pour remonter.
Pourtant il faudra avoir le moral solide pour regarder ce film car a aucun
moment la moindre once de bonheur ou espoir ( hormis vaguement à la fin pour un
des persos…) ne pointe le bout de son nez. Nous naviguons a vue dans les bas
fonds de l’humanité et à force le manque de lumière fini par vous ronger. C’est
aussi là le point faible du film, marchal charge la mule peut être un chouilla
trop fort. Le film manque de subtilité pour appuyer les traits des personnages.
( Des flics qui roulent tous dans des bagnoles hors de prix et une commissaire
qui habite une villa de luxe, ca nuit à la crédibilité du film…)
Au-delà de cela on doit reconnaître un certain talent dans la mise en scène
( très Us par moment, trop aussi…) qui confère au film un cachet peu courant
pour la production francaise. Au final on se retrouve donc face à une
production filmé avec soin et doté d’une histoire intelligente, le tout avec un
casting 3 étoiles mais qui aurait gagner à ne pas autant charger la mule dans
le déprimant et à faire gaffe à des détails nuisant hautement à la crédibilité
final du film. A ne pas voir avec une bonne déprime en tout cas.
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