C’est toujours affreusement difficile d’écrire quelque chose qui de près ou
de loin va être dans la catégorie « romantique ». Le genre est
toujours décrié , quand une femme s’y attaque on dit qu’elle fait souvent du
gnian gnian à la Mary Higgins Clark et quand un homme s’y colle on le range
dans la catégorie faiseur de soupe à la Marc Levy ( le terme n’est là qu’en
terme d’exemples car personnellement j’aime vraiment bien au moins la moitié
des livres qu’il à écrit…l’autre un peu moins…) Tout cela pour dire qu’écrire
dans ce domaine est un casse tête sans fin et que ce n’est pas demain la veille
que beaucoup des bouquins qui peuplent cette catégorie. Sous genre pour
beaucoup ils restent aussi avant tout de véritables placebos sentimental et c’est
pour cela que bien qu’on ne le dise pas on adore ce genre de livres. Un peu
comme lorsque l’on regarde des comédies sentimentales à la chaîne le soir venu
alors qu’en pleine journée on s’évertue à passer pour le pire des machos. Il
faut malheureusement se rendre à l’évidence bouffer du sirop ou se plonger dans
ce genre de placebo sentimental quoi qu’on en dise ça fait du bien. Ca nous
renvoie la plupart du temps à des histoires que l’on aimerait voir nous arriver
ou bien des affres que l’on à déjà vécu. On s’y reconnaît la plupart du temps
et c’est ce qui fait la force de ces livres. Reflet de nos propres existences
ils savent souvent appuyer la ou ça fait mal pour nous faire réfléchir, rêver
ou se mettre un coup de pied au cul nécessaire.
Guillaume Musso joue dans la même catégorie qu’un Nick Hornby ou Jonathan
Tropper, l’humour débridé en moins. Sans cesse il brosse en trouvant le moyen
de se renouveler le portrait d’hommes et de femmes à la dérive qui se sont
perdus. Professionnellement, humainement ses héros ont décider de ne pas
franchir la bonne porte. Celle qui aurait pu changer leurs existences. C’est
bien souvent l’histoire de ces reconstructions, de ses retours à la vie qui ne
se font pas sans pertes et fracas que Musso nous compte avec une simplicité et
un talent bien présent mais jamais écrasant. Une des choses qui frappe en le
lisant reste l’amour cinématographique du monsieur. Chacune de ses histoires
fait une petite référence à un film, il y avait du Vanilla Sky dans son avant
dernier livre. Il y a du un jour sans fin dans celui là…Musso à ce talent qui
se perd trop souvent, celui de savoir intelligemment faire des références,
directes ou indirectes sans jamais devenir un recycleur sans talents. Il prend
à droite et à gauche et digère le tout pour créer quelques choses de nouveaux à
chaque fois. Je n’en suis qu’a la moitié de son dernier livre et je dois bien
avouer qu’il a tout pour être son meilleure. Certes certains twists semblent être
un chouilla convenue et prévisible mais il a cette force, celle d’avoir un
personnage qui provoque une résonance en celui qui le lit ( C’est bien ce qui
est inquiétant pour moi quand on voit le pedigrée du personnage). Quand on fait
le tri de sa vie et des occasions manqués et de ce qu’aurait put être son
existence si on avait fait ce qu’il fallait avec la bonne personne au moment
voulu c’est triste à dire mais l’on se retrouve dans les chaussures du
personnage principal. Enfin bon ici je déborde dans la psychologie à deux
balles et prêche pour ma paroisse… Tout cela pour dire tout le bien que je
pense de Guillaume Musso en tant qu’auteur. Là ou des Chattam, Levy font
illusion le temps de leur 3 ou 4 premiers livres, Guillaume Musso réussit l’exploit
( vu le sale gosse jamais content que je suis) de toujours réussir à me surprendre, me
captiver et me faire racheter ses nouveaux livres les yeux fermés.
Certains appeleront çà être un mouton de pagnurge, victime des dieux du
Marketing. Perso je dirais que ce n’est rien d’autre qu’une réaction logique
quand on se retrouve face à un bon auteur respectant son public. A la fois thriller
romantique et mélodrame où les personnages sont les miroirs de nos propres
travers, les livres de Guillaume Musso quoi qu’on en dise laisse rarement
indifférent et c’est ce qui fait son talent.
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