Le Royaume à l’heure actuelle et vu la finesse du cinéma américain dans certains cas, avait tout pour terminer en sortie de route. C’est vrai quoi, un film se déroulant dans les émirats avec des vilains terroristes qui tuent des Américains, ca sent pas l’Oscar de nos jours. De l’autre côté des braves agents du FBI viennent pour enquêter et accessoirement un peu venger les êtres qu’ils ont perdu…Non je vous dis que ça sentait le roussi et pourtant au final ça finit même par sentir la rose, tant le film est une bonne surprise.
Le Royaume est né de l’alliance cinématographique la plus improbable qui soit. Michael Mann et Peter bBrg. D’un côté des films comme Deux Flics A Miami,Collateral, Heat…et de l’autre Bienvenue Dans La jungle avec The Rock. Un sacré fossé culturel que l’on aurait cru insurmontable. Pourtant il faut bien accepter l’évidence, ce sont parfois les alliances contre nature qui font les plus beaux produits au final. Intelligent et énergétique, le royaume est une sorte de film hybride. Monstre bicéphale qui lutte pour faire comprendre aux spectateurs sa différence. Quelle est-elle ? Celle de la tolérance et d’une forme de compréhension de l’autre. Chose qui se perd totalement ces derniers temps quand les Américains en viennent à parler de films ayant un rapport avec le Moyen-Orient.
Contre toute attente Le Royaume réussit l’exploit de ne pas tomber dans les clichés de la propagande pro américaine et réussit à balancer de façon équitable son point de vue. Naviguant d’un extrême à l’autre, les deux gros héros du film sont un américain et un soldat arabe qui leur sert de guide et de protecteur pendant leur séjour. Là où beaucoup de films auraient pris le chemin de la facilité, Le Royaume pendant une grosse partie du film prend son temps. Il analyse et étudie ses personnages et nous donne le temps d’en voir les failles. Processus d’empathie certes classiques mais ô combien efficace quand il est bien fait. Ce qui ici est le cas et quand le dernier acte du film arrive tout ce travail de fondation scénaristique porte ses fruits. On est cramponné à son siège pendant l’impressionnante course poursuite de la fin. Les enjeux sont énormes car on connaît les personnages on a commencé à s’accrocher à eux.
Un peu comme dans la Vallée d’Ellah, le film avec Tommy lee Jones, Le Royaume fait partie de ces rares films à prendre le public dans le sens contraire du poil. En prenant le parti de nous montrer les conséquences de la guerre sur un camp comme sur l’autre on envisage les conflits actuels quelque peu sous un autre œil. On est certes loin d’un film comme La Bataille d’Alger ( bien que la guerilla urbaine se déroulant dans la dernière demie heure est l’exemple parfait de ce que ce film démontre) mais malgré tout, l’alchimie entre film grand public et film d’auteur fonctionne. Ce qui de nos jours est assez surprenant. Bien évidemment au-delà de la patte du réalisateur et du producteur le film doit sa force à ses acteurs. Trois acteurs qui chacun dans des rôles d’importances diverses sortent du lot. Jason Bateman de Arrested Development, Jennifer Garner de Alias et Jamie Foxx de Ray.
Bateman meilleur acteur comique (totalement sous estimé) apporte un décalage complet avec son personnage. On ressent un peu sa détresse à évoluer dans un univers qui n’est pas le sien. Garner de son côté nous fait sans mal vivre le malaise de son personnage, elle à perdue quelqu’un qui lui était proche dans l’attentat du début du film et cela entache un peu son jugement. Partagé entre devoir et volonté de vengeance, elle s’en sort magnifiquement en passant d’une facette à l’autre rapidement. Puis vient Jamie Foxx. Est-il encore nécessaire de le présenter ? Son jeu d’acteur totalement affuté fait mouche une fois de plus. Souvent en retrait au niveau de la parole, ses émotions passent par le regard et la gestuelle. Simple et efficace il livre une fois de plus une prestation sans fioritures.
Film beaucoup plus intelligent qu’il n’y parait si on le regarde sans faire gaffe, Le Royaume est une bonne surprise. Bien mis en scène, bien écrit et avec des bons acteurs. La sortie DVD vous offre une seconde chance de découvrir le film. L’édition Hd-dvd à l’époque ( ok y’a 6 mois :p) était assez impressionnante. La séquence de fin fera vibrer les possesseurs de home cinéma et grand écran.
Pour plus d’informations une seule adresse http://www.leroyaume.fr/.
Article sponsorisé
Les commentaires récents