Andrew Lau est plus connu chez nous comme étant le réalisateur à l’origine de la trilogie Infernal Affairs. Elle-même à l’origine du brillant remake avec Leonardo Di caprio et Matt Damon. Ce que l’on sait moins ( vu que le film n’est pas sorti chez nous, ni au states d’ailleurs) est qu’il à été au pays de l’oncle Sam pour réaliser son 1er film américain. Le tout nanti d’un budget plus que correct de 35.000.000 de dollars. Ce film se nomme THE FLOCK avec Richard Gere et Claire Danes. Au-delà de son statut de film introuvable (sauf en dvd) et de quelques erreurs dans le montage (une américanisation clipesque un peu soulante) le film est loin de mériter l’anonymat dans lequel il est tomber.
Le
sujet du film est classique mais malgré tout éminemment tortueux au fur et à
mesure que l’enquête prend de l’ampleur. Richard Gere joue ici le rôle d’un
agent fédéral méticuleux, en fin de carrière, responsable de la surveillance
d'un groupe de délinquants sexuels on découvre que ce dernier prend son travail
de surveillance bien trop à cœur... Alors qu'il forme sa jeune remplaçante, une
affaire d'enlèvement d'enfant se présente. Une disparition mystérieuse qui
pourrait bien avoir un rapport avec l'un des délinquants dont il s'occupe.
Voilà le canevas de départ est là et rien qu’en le lisant on pourrait craindre
un traitement simpliste. Chose qui heureusement n’arrive pas. Traiter des
délinquants sexuels et toutes les perversions qui s’y raccordent est casse
gueule, des films comme 8mm par exemple ( pour ne citer qu’un des pires…) y ont
laisser des plumes. The flock réussit l’exploit de n’y perdre qu’une ou deux au
pire. La descente en enfer que vit Richard Gere est assez prenante et d’une
noirceur peu commune, comme il le dit dans le film, a force de trop regarder
dans une abîme,celle-ci finit par regarder en vous. C’est exactement ce qui se
passe ici avec son personnage. Hanté par ce qu’a été son job et la proximité
nauséabonde de ces délinquants sexuels, son personnage lutte contre ce mal
insidieux qui s’insinue en lui. Dès les premières minutes le ton est donner. A
la manière d’un Vic mac Key dans the shield, le personnage de Gere n’est ni
noir ni blanc et effraye par ses soudains accès de violences. Ces derniers
étant mis avec suffisamment de parcimonie contribuent à plonger le spectateur
dans un trouble continu. Est on devant un homme qui en passe de devenir comme
ceux qu’ils chassent ou est on devant un pervers qui se bat pour réprimer l’homme
normal qu’il à été autrefois. Le passage
de l’ombre à la lumière est permanent.
Au-delà
de l’aspect glauque et poisseux de l’univers qui nous est montrer dans ce film,
la perversion prend une autre tournure. Encore bien plus vicelarde. Car au
travers de son enquête et de ce passage de flambeau en forme d’éducation aux
turpitudes de l’âme humaine le personnage de Richard Gere emmène dans son monde
la jeune Claire Danes. Il la pervertit et lui passe sa malédiction. Il ne viole
pas,ne tue pas il se contente de former l’innocence à la déchéance du monde
réel. Ce qui est étonnant malgré quelques erreurs de parcours reste la noirceur
complète et jusqu’au boutiste de ce métrage. Il a toutes les qualités qu’un
film comme 8 mm n’a jamais eu et pourtant il n’a pas eu un 10e de son succès.
Parfois la vie est injuste. Noir, inquiétant, déprimant et profondément malsain
THE FLOCK est un film brillant sans pourtant être parfait. Un film qui se
regarde et laisse des traces, la patte d’un asiatique envahissant le cinéma
occidental le tout en y emmenant sa noirceur et sa vision du monde. Une
expérience intéressante malheureusement oublier dans un tiroir. Dommage…
Les commentaires récents